Stop CSR à Montpellier

Nous, citoyennes, citoyens, acteurs de la vie politique ou associative appelons à l’arrêt du projet d’incinération des Combustibles Solides de récupération (CSR) de la Métropole de Montpellier.
Le projet actuellement envisagé sur le site de l’usine Amétyst à Montpellier prévoit la combustion de 45 000 tonnes par an de CSR, composés principalement de résidus plastiques.
Ce type d’installation soulève plusieurs préoccupations graves :
• Un risque sanitaire majeur, lié à l’émission dans l’air, l’eau, les sols de polluants persistants comme les dioxines, furanes, métaux lourds, oxydes d’azote, particules fines (PM), composés organiques volatils (COV), mais aussi les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées), désormais identifiés comme perturbateurs endocriniens particulièrement préoccupants.L’implantation de cette unité au cœur d’une zone urbaine densément peuplée interroge profondément la politique de santé publique, en exposant les populations aux effets délétères et cumulatifs d’émissions toxiques : Cancers- impacts cardio-vasculaires- stérilité- malformations.
• Un impact environnemental incompatible avec les engagements de la France en matière de transition écologique et de politique climatique :
- La combustion de CSR est une énergie sale, non renouvelable, car issue de la combustion majoritaire de plastiques et dérivés pétroliers. Elle génère des gaz à effet de serre, et 30% de cendres qui se retrouve sous forme de résidus de fumées et mâchefers, à traiter dans des filières spécialisées.
- Soulignons que 75% des ordures ménagères résiduelles des ménages ne sont pas valorisables en CSR (pouvoir calorifique insuffisant).
• Un contresens stratégiqueLa filière CSR est, par sa nature même, aspiratrice de plastiques et contraire aux politiques de lutte contre le jetable, le sur emballage et plus largement à l’impératif de valorisation matière. Elle est clairement basée sur la stabilité du volume de déchets afin de garantir la charge nominale des structures industrielles.Ce sont bien deux stratégies antinomiques qui se font face. Celle de la réduction, du réemploi et de l’économie circulaire, face à celle du tri industriel des déchets et de l’incinération.
• Un gouffre financier et une taxe plus élevée : Actuellement, la gestion des déchets représente le troisième poste de dépenses de la Métropole de Montpellier. Soit 120 millions d’Euros par an. La TEOM (taxe d’enlèvement des ordures ménagères) a été augmentée deux fois en 4 ans, pour atteindre le plus fort taux de taxes en France. La filière CSR va considérablement alourdir encore les coûts de traitement et ainsi obérer gravement notre capacité d’investissement. Cette dynamique enferme les collectivités dans des contrats longs, rigides, et dépendants d’un volume constant de déchets à brûler, au détriment des politiques de réduction à la source.
En conséquence nous appelons à un moratoire du projet d’incinérateur CSR à Montpellier.
Jean-Louis Roumegas, député de la 1ere circonscription de l’Hérault
Coralie Mantion, conseillère municipale et métropolitaine, Présidente de groupe « Les Écologistes ».
François Vasquez, conseiller municipal de Montpellier, ancien vice-président en charge de la collecte, du tri, de la valorisation des déchets et de la politique zéro déchet à la Métropole de Montpellier,