Glossaire des pratiques et termes féministes
à vos joutes verbales ! à vos idées de vulgarisation !
Par Isabelle Dangerfield et Claire Engel

ÉGALITÉ DES CHANCES (petit rappel en introduction) :
Trois niveaux :
- l'égalité formelle, assurant le caractère non-discriminatoire des lois, vitrine juridique;
- l'égalité correctrice, ensemble des mesures compensatoires à l'égard des individu·e·s, groupes, voire territoires qualifiés de "défavorisés" - à l'aide d'outils appelés "les actions positives" (positive actions);
- l'égalité proportionnelle, adaptée à une instance, une entreprise (par exemple le même pourcentage de femmes à la direction d'une institution que parmi l'ensemble de ses membres; aux CA)
Soit autant de niveaux à différencier de l'égalité réelle de droits et de situations
Avec le temps, par extension, le concept d"égalité des chances" est tendu à la réduction de toutes les inégalités sociales, en particulier à la question du handicap et ne cible plus spécifiquement les inégalités de genre. Il en résulte que la 4ème convention interministérielle 2006-2011 (De Robien) devra stipuler explicitement Convention pour l'égalité filles-garçons et femmes-hommes dans le système éducatif (actualisée 2013-2018 en ligne sur le site du Ministère de l'Éducation)
STÉRÉOTYPES
Le stéréotype (typographie) est l'image qui, à partir de caractères fixes permet de répéter l'impression ; utilisée en 1922 par Lippman pour "les images cérébrales". Les stéréotypes constituent un ensemble de représentations figées inconscientes ou de croyances (et non de connaissances) qui parasitent la réflecion (induisant les préjugés) et les comportements, car ils induisent des scripts descriptifs pseudo-cognitifs et même prescriptifs.
REPRÉSENTATIONS :
pictographiques (dotés d'une charge émotionnelle = en rapport avec l'affect);
fantasmatiques (en rapport avec l'imaginaire et le désir);
idéiques (intelligibles = en rapport avec le discours)
Quelques exemples de nos représentations :
- MASCULINITÉ HÉGÉMONIQUE : Raewyn Connell : « les masculinités ne sont pas un équivalent des hommes; elles concernent la position des hommes dans un ordre genré ». Dans les deux articles parus sur Contretemps et consacrés aux recherches de Connell, on trouve ces deux définitions de la masculinité hégémoniques, toutes deux utiles il me semble pour comprendre le concept; je les livre donc telles quelles:
Ce concept vise à analyser les processus de hiérarchisation, de normalisation et de marginalisation des masculinités, par lesquels certaines catégories d’hommes imposent, à travers un travail sur eux-mêmes et sur les autres, leur domination aux femmes, mais également à d’autres catégories d’hommes.
La masculinité hégémonique est toujours l’expression hégémonique de la masculinité dans un contexte précis : elle est la stratégie qui permet à un moment donné et en un lieu donné aux hommes et aux institutions qu’ils représentent d’asseoir leur domination. Parfois, ses fondements sont remis en cause, par exemple suite à l’effondrement d’un système politique ou économique, mais elle ne disparaît pas, simplement remplacée par de nouvelles formes d’hégémonie reprenant à nouveaux frais les mêmes ressorts de pouvoir.
*13-https://cafaitgenre.org/2015/02/23/masculinite-hegemonique/
- INVISIBILISATION:
*14 https://alternego.com/culturenego/invisibilisation-femmes-medias/
- *15 SYNDROME DE LA SCHTROUMPHETTE
https://www.eveprogramme.com/9053/mais-cest-quoi-au-fait-le-syndrome-de-la-schtroumpfette/
https://bibliobs.nouvelobs.com/tous-feministes/20171101.OBS6813/pour-en-finir-avec-le-syndrome-de-la-schtroumpfette-la-revanche-de-la-bd-girly.html
LES MOTS DE L'ÉGALITÉ RÉELLE
Quelques exemples de termes qui réapparaissent dans le langage courant et à privilégier :
- AUTRICE et non pas AUTEURE : Si certain.es s’agacent souvent des revendications féministes portées sur la langue et sa grammaire, donnant des débats à n’en plus finir sur l’écriture inclusive, les recherches d’Aurore Evain sur le mot autrice ont laissé apparaitre une histoire de la langue comme un enjeu de pouvoir et de domination sur les femmes. Les modifications des règles grammaticales, dont la fabuleuse « le masculin l’emporte sur le féminin », sont bien plus récentes qu’on ne le pense… Voir Eliane Viennot
- MATRIMOINE : Le terme matrimoine n’est en aucun cas un néologisme, contrairement au mot anglais « herstory » basé sur « history » et apparu dans les années 70, sous l’influence des féministes de la deuxième vague voulant mettre en valeur les femmes oubliées de l’histoire. En effet, le mot existe depuis le Moyen-Âge et désignait l’héritage de la mère, au même titre que patrimoine désignait l’héritage du père. Puis, au fur et à mesure, seul le terme patrimoine est resté, pour finir par être synonyme de l’héritage global, public d’un pays tout entier. De matrimoine, seules les agences matrimoniales sont restées… renvoyant une fois de plus les femmes au domaine du privé, du couple, du mariage. C’est donc en réalité de notre héritage culturel qu’il faudrait parler, regroupant notre patrimoine ET notre matrimoine.
- UXORICIDE : ("Un papi tue sa femme pour une 'soupe trop chaude'", ahah, comme c'est drôle). Si le mot "féminicide" est utilisé pour désigner le meurtre des femmes au sens large, le mot "uxoricide" désigne le meurtre de sa propre femme. Le terme vient en effet du latin "uxor" ("épouse") accolé au suffixe "–cide" ("meurtre"). Alors, pourquoi parle-t-on de féminicides même lorsque l'on parle des cas précis des meurtres conjugaux ? "La racine n'est pas suffisamment compréhensible dans "uxoricide", me semble-t-il, par rapport à "féminicide"", justifie Laélia Véron, enseignante-chercheuse en stylistique et linguistique.
- SORORITÉ : "Quand un mot n’est plus dit, qu’il n’est plus prononcé, ce qu’il désigne aussi disparaît des esprits", regrette l’autrice. "Tandis que le mot fraternité connaît un succès retentissant, sororité depuis des siècle a été jeté aux orties (…) il a fallu attendre les années 1970 pour que le mot sororité revienne, soit prononcé, écrit. (…) Sororité, le mot existe, son réel à notre portée. Le pouvoir vertical est déjà érodé, les liens se construisent en cercle et l’enserrent jusqu’à le rendre exsangue. (…)" Et de conclure : "Outil : sororité, une relation entre femmes qui renverserait la donne autant que la devise inscrite sur les frontons. Utiliser ce mot, c’est modifier l’avenir."
- ADELPHITÉ : Le mot adelphité est formé sur la racine grecque adelph- qui a donné les mots grecs signifiant soeur et frère, tandis que dans d'autres langues (sauf en espagnol et en portugais, ainsi qu'en arabe), soeur et frère proviennent de deux mots différents. Englobant sororité (entre femmes) et fraternité (entre hommes), masculine et non machiste, l'adelphité désigne des relations solidaires et harmonieuses entre êtres humains, femmes et hommes.
- ÉPICÈNE
Qui désigne aussi bien le mâle que la femelle d'une espèce ( ex. le rat).
Dont la forme ne varie pas selon le genre. Ex : "Habile" est un adjectif épicène.
Le langage épicène, la rédaction épicène, le langage neutre, l'écriture inclusive ou le langage dit non sexiste ou dégenré sont un ensemble de règles et de pratiques qui cherchent à éviter toute discrimination supposée par le langage ou l'écriture.
DÉTERMINISME BIOLOGIQUE :
Le déterminisme biologique est l’idée que les caractéristiques et les comportements sont dictés par certains aspects de la biologie, comme les gènes d’un individu. déterministes biologiques croire les facteurs environnementaux ont aucune influence sur une personne. Selon déterministes biologiques, les catégories sociales telles que le sexe, la race, la sexualité et le handicap sont basées sur la biologie et ce qui justifie l’oppression et le contrôle des groupes spécifiques de personnes.
Cette perspective implique que le chemin d’un individu dans la vie est déterminée à partir de la naissance,
INCLUSION NORMATIVE : processus d'inscription collective de chaque indicidu·e singulière, par les représentations mentales et matérielles "normées", dans le registre symbolique des (in) égalités, discriminations, violences ou exclusions sociétales.
Dans la réalité sociale, "l'inclusion normative " de genre qui induit des "rôles de sexe", est binaire et asymétrique. Les dolorismes masculins et féminins résultent de l'écart entre les désirs / potentialité des personnes et les injonctions de genre.
Des possibilités aussi : la maternité est un énorme enjeu : gardes d'enfants, adoptions, PMA et GPA, éducation (crèches, écoles, nounous, baby-sitters, et bien sûr parents et grand-parents, ami·e·s tout le tintpouin etc...)
ASYMÉRIE : https://journals.openedition.org/osp/4848?lang=fr
La perception se base sur des processus de catégorisation, qui permettent la sélection, le classement et la simplification des informations. Quand la perception concerne autrui, les appartenances à des groupes socialement définis sont utilisées de façon privilégiée.Par ailleurs, ces catégories sont intrinsèquement frappées d'asymétrie. En effet, les groupes sociaux dont elles relèvent sont hiérarchiquement ordonnés et liés dans un rapport de pouvoir. Cette hiérarchie sociale qui organise les rapports intergroupes a un effet structurel sur la perception sociale, tant sur la perception d'autrui que sur la perception de soi (Deschamps, 1982).
Les groupes de sexe peuvent être un lieu d'analyse de cette problématique. De nombreuses études montrent que le sexe joue un rôle important dans le traitement des informations sur autrui (voir par exemple Stangor, Lynch, Duan, & Glass, 1992). Le sexe semble attirer d'emblée l'attention et déclencher des processus automatiques.
De plus, le processus de catégorisation de sexe est fortement influencé par les rapports de pouvoir qui existent entre les hommes et les femmes. Le statut social de chacun des deux groupes, les rapports inégalitaires qui les lient et les modalités différentielles d'insertion sociale entrent en interaction dans la construction des catégories cognitives de sexe, porteuses d'inférences et de significations. L'asymétrie sociale qui marque les relations intersexes semble induire une asymétrie cognitive, particulièrement manifeste sous trois aspects (décrits par Hu'rtig & Pichevin, 1995, 1998) :
- le label de sexe est plus saillant et plus accessible dans la perception des cibles femmes,
- la catégorie des femmes est perçue comme plus homogène que celle des hommes,
- la catégorie des hommes semble constituer la norme, le prototype, le groupe de référence dans le traitement des informations sociales.Si l’asymétrie sociale entre les hommes et les femmes est principalement cognitive dans l’organisation de notre société, et entraîne des assignations de rôles genrés, son origine est aussi souvent liée à l’asymétrie biologique constatée et réelle entre les deux sexes. Cette origine se perd dans la nuit des temps, s’inscrit dans des mythologies et des traditions qui se perpétuent : une femme ne doit pas faire une mayonnaise quand elle a ses règles ou la femme ménopausée est un produit périmé etc.
Cette asymétrie cognitive perpétue donc des ritournelles non fondées mais est utilisée politiquement et socialement:
- la maternité par exemple, englobe dans l’inconscient collectif grossesse, "parturience", maternage et éducation. Cet amalgame explique en partie la lenteur d’une loi visant à rallonger le congé paternité à hauteur de celui de la mère, explique en partie l’assignation pour les femmes à organiser la garde des enfants et l’organisation du foyer ; et la mise en place d’une politique d’équité mise en place par les pouvoirs publics pour « aider » les femmes à concilier vie professionnelle et vie familiale abonde dans ce sens, obligeant les femmes à un triple travail (pro, familial et ménager) et les privant de l’espace d’émancipation que peut représenter l’espace professionnel.
- pour l’emploi, les mises en doute des capacités des femmes à être endurantes, compétentes et compétitives sont nombreuses. Leur soi-disant nature ne leur permettrait pas de réunir la force de caractère nécessaire à un management ou à aller au bout d’un processus intellectuel.
De plus, ces us et coutumes perpétués encouragent d’un côté une culture du viol prégnante, comme le disait Gisèle Halimi, en continuant de masquer les réelles asymétries biologiques qui font de la vie des femmes et des jeunes femmes modernes un enfer :
- Le coût des règles (23.000 euros par vie de femme) à leur seule charge, et non encore pris en compte comme produit de première nécessité,
- L’apparition et la douleur des règles, à leur seule charge mentale des filles et des femmes lors d’examens ou d’heures de sport par exemple,
- La lenteur et le manque de moyens de la recherche sur l’endométriose, les effets de la ménopause (jusqu’à 10 ans de symptômes) ou la pilule masculine ;
- La publication ou la communication de publicités sur les protections hygiéniques ridicules et infantilisantes, qui n’ont d’effet que de renforcer le tabou autour de cette question.
SEXES : le mot sexe en français désigne 4 types de dénominations et de sens, d'où la difficulté, très souvent, de savoir de quel sexe on parle, et la facilité avec laquelle on peut les confondre.
*SEXE BIOLOGIQUE :
Le sexe biologique d’une personne est déterminé à la naissance et dépend purement et simplement des constatations faites à cette occasion par les médecins. On pense généralement que seules deux options sont possibles: soit un sexe masculin, soit un sexe féminin. Il n’en est rien. Des recherches scientifiques révèlent que le sexe biologique présente bien davantage de facettes.
Le sexe biologique n’est en effet pas uniquement déterminé par des caractères sexuels externes (à savoir le sexe ‘phénotypique’). Il faut également tenir compte du sexe gonadique (le sexe déterminé en fonction des gonades présentes) et du sexe génétique (présence de chromosomes X et/ou Y).
Ces aspects peuvent se présenter sous diverses combinaisons. Ces variations par rapport à la distinction habituelle entre masculin et féminin sont appelées intersexualité. L'intersexuation, anciennement appelée intersexualité, est un terme biologique décrivant des personnes nées avec des caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas aux définitions typiques de « mâle » et « femelle », selon l'ONU.
*IDENTITÉS SEXUÉES Degré d'adhésion (de conformité) d'un·e individu·e aux rôles de sexe prescrits dans une société donnée au temps "t" (Françoise Vouillot)
Deux exemples :
- Cisgenre : qui s'identifie pleinement à son sexe biologique
- Transgenre ou transidentitaire : Qui concerne les personnes dont l'identité sexuelle psychique ne correspond pas au sexe biologique. Le mot « transgenre » vient de l'association de « trans » (inter) et genre, qui définit l'orientation sexuelle. On dit d'un·e individu·e qu'il ou elle est transgenre s'il/elle a entamé une procédure visant à passer d'un genre sexuel à un autre, ceci afin de mettre en adéquation une orientation sexuelle et un aspect physique qui ne correspondent pas. Avec les progrès de la chirurgie plastique, le cadre classique autrefois limité aux genres féminin et masculin est désormais dépassé. Il est ainsi possible pour un individu de se contenter de se vêtir comme un représentant du sexe opposé ou encore de se faire opérer pour obtenir les signes biologiques du sexe opposé tout en en gardant partiellement ceux de son sexe de naissance. Généralement, l'opération consiste à changer totalement de genre en ne conservant aucun des signes biologiques d'origine. Le délai entre le début et la fin de la transformation est appelé transgenrisme ou transidentitarisme. Aujourd'hui, ces personnes préfèrent le deuxième terme, car moins connoté (on passe donc en vingt ans de transsexuel·ele à transgenre à personne transidentitaire)
*SEXUALITÉ OU PRÉFÉRENCES SEXUELLES
Trois exemples :
Bisexualité :
De manière théorique, la bisexualité se définit comme l’attirance physique, sexuelle, affective ou romantique pour les personnes du même genre et du genre opposé. Sur le plan purement étymologique, « bi » signifie « deux ». Ainsi, le mot « bisexualité» peut donner l’impression de s’inscrire dans une théorie selon laquelle le genre et le sexe sont des concepts binaires (hommes/femmes).
Pansexualité :
Le « pan » de pansexualité se traduit comme « tout », c’est-à-dire que les personnes pansexuelles sont attirées physiquement, sexuellement, affectivement ou romantiquement vers des personnes sans regard ou préférence au niveau du genre et du sexe de la personne, qu’elle s’identifie comme femme, homme, trans, sans genre ou autre. La définition semble donc s’inscrire dans une théorie qui reconnait plus clairement, sur le plan étymologique, une pluralité de genres et d’identités.
Il faut retenir que ces définitions et distinctions sont théoriques, et qu’en pratique, chaque personne vit son orientation de façon différente. Le choix d’utiliser ou non une étiquette et les raisons derrière ce choix sont personnels à chacun et chacune. Par exemple, une personne s’identifiant comme bisexuelle n’adhère pas nécessairement à l’idée que le genre est uniquement masculin ou féminin et peut être attirée par une personne dont le genre est fluide. Ainsi, plutôt que de parler des différences entre la bisexualité et la pansexualité, il serait souhaitable de parler de ce que ces orientations ont en commun, c’est-à-dire l’attirance pour plus d’un genre.
Asexualité :
Dans son sens le plus large, est l'état d'une personne (asexuelle) qui ne ressent pas d'attirance sexuelle pour une autre personne et/ou pour elle-même. L'asexualité a aussi été définie comme un désintérêt pour le sexe ou comme une absence d'orientation sexuelle.
LE GENRE
Est une catégorie d'analyse. Le genre est la construction culturelle des rôles de sexe et varie selon les cultures-monde.
Le genre est très difficilement compris. Tout le monde en a entendu parler, très peu d'entre nous sont à même d'en donner une définition simple.
Lorsqu'on entend le terme "préjugés de genre" ou "socialisation différenciée", souvent notre cerveau s'agite et a du mal à connecter sur une image concrète. Alors que c'est très basique. C'est principalement parce que ce mot d'analyse féministe nous vient des américaines et peine à trouver son pendant en français. Et que le vocabulaire sociologique est un vocabulaire de concepts devant, avant d'être intégré, être traduit par soi (nous n'avons pas tous et toutes la même façon de faire adhérer les mots). Il y a donc souvent un fort ressenti de mépris découlant du discours féministe, car trop "scientifique" ou érudit. Ce qui est intéressant, si on regarde cela de plus près, c'est que la raison principale de ce ressenti n'est pas forcément le fait de ne ? , véhiculé aussi par la crainte du mouvement féministe comme bousculateur d'habitudes, des stéréotypes sur lesquels toutes et tous nous nous reposons pour "avoir la paix"
Le genre n'existe pas en soi, c'est un mot pour classifier un ensemble de comportement, de goût, d'habitude, de choses liées culturellement plus à un sexe ou à un autre. C'est un raccourci pour nous rassurer, pour nous intégrer dans une norme réconfortante. Nier le genre c'est la porte ouverte à tout et c'est terriblement angoissant dans la plupart des cultures. Nous nous devons de déconstruire le genre pour ouvrir les esprits.
Dysphorie de genre : Voir le documentaire "Petite fille" de Sébastien Lifshitz
Conflit dans la construction identitaire. Trouble caractérisé de manière constante en ce qui concerne le sexe biologique attribué à une personne et à son identité de genre. Elle survient à tout âge et dure généralement toute une vie.
https://www.msdmanuals.com/fr/professional/troubles-psychiatriques/sexualité-dysphorie-de-genre-et-paraphilies/dysphorie-de-genre-et-transsexualisme
MOUVEMENT POLITIQUE REGROUPANT LES NOTIONS DE SEXE
LGBTQQIAAPP+: Mouvement regroupant les personnes opprimées par leur choix de genre ou de sexualité
Lesbienne
Gay
Bisexuel·le
Transgenre
Queer
Questioning
Intersexe
Asexuel·le
Allié·e
Pansexuel·le
Polyamoureux/se
+ = (exemple) Non binaire ou fluide : quelqu'un·e qui ne veut pas s'identifier à un genre spécifique.
SEXISMES
« Le sexisme, c’est l’attitude qui prête à établir des discriminations entre les êtres humains d’après leur sexe. » S. de Beauvoir
*Sexisme ouvertement hostile :
Modes : machisme, misogynie
Définitions : Attitudes négatives et traitements différenciés, liés à une attribution à la femme de capacités innées et sur une naturalisation des compétences.
Actes : Place des femmes au travail, rôles des femmes, occupations des espaces.
Conséquences : Absence de reconnaissance, Baisse d’estime de soi, Mise à l’épreuve
En 2018 : Encore d’actualité dans les métiers traditionnellement masculins, et dans la gouvernance
*Sexisme masqué et subtil :
Le sexisme ordinaire nous fait entrer dans un univers singulier : on est dans le signe qui rejette, la parole qui exclut, le sourire qui infantilise, le dos qui se tourne, le cercle qui ne s’ouvre pas, la couleur grise qui refuse le rose. dans les relations professionnelles /
Voir Brigitte GRESY, qui, en tant que Secrétaire générale du Conseil supérieur de l’égalité professionnelle, défriche avec les partenaires sociaux le sujet
Modes : Arguments détournés et subtilité / Appuis culturels – Socius / Biologie / Manipulation
Définitions :
- Le sexisme masqué : traiter les femmes de manière défavorable par rapport aux hommes mais de façon volontairement camouflée.
- Le sexisme subtil caractérisé par un traitement inégalitaire, invisible, qui résulte des stéréotypes de sexe. Ces processus de discrimination sont subtils car ils existent en amont, dans les interprétations religieuses, dans les croyances populaires, chez certains auteurs de référence...
Actes : Opinion favorable au travail des femmes mais comportements qui sous-valorisent le travail des femmes et/ou les poussent à l’échec.
Conséquences : Mise à l’écart / Ne pas oser prendre la parole, ne pas être écoutée Déstabilisation / Irrespect.
En 2018 : Ce sont les deux formes les plus rencontrées dans les discours sexistes. Par exemple, l’appui sur la différence homme-femme de Rousseau, tout ce qui relève d’arguments appuyés et non-pensés.
*Sexisme ambivalent : bienveillant et hostile à la fois
Modes: Manipulation / Perversité / Jeux de discours / Ambivalence
Définitions: Dernier avatar du sexisme, il conjugue les manifestations du sexisme hostile, ainsi de ce qui nommé « le sexisme bienveillant ». Le sexisme hostile regroupe tous les arguments de discrimination (âge, situation sociale, qualification, etc.). Le sexisme bienveillant repose sur les 3 composantes du paternalisme, de la complémentarité des sexes et de l’hétérosexualité (Glick et Fiske, 1996). C’est un ensemble d’attitudes et de propos qui différencient les femmes en leur attribuant des qualités positives (ex : fragilité et douceur féminine).
Il prend la forme de croyances, supposées positives, mais en réalité infantilisantes à l’endroit des femmes.
Actes: Séduction / Impunité / Aménagement / Reconnaissance des qualités positives qui conduisent à l’aliénation et à l’aveu d’infériorité.
Conséquences :Sentiment de prise au piège, d’impasse. Sentiment de récompense du patriarcat, d’interdépendance non conscientisée.
En 2018 : C’est la plus grande forme de sexisme liée au travail, développée par les mesures paritaires de certaines entreprises et institutions.
« Mansplaining » ou « mecsplication »
Quand un homme explique quelque chose à une femme de manière condescendante, on parle ainsi de « mansplaining ». Ce néologisme anglais est formé à partir des mots « man » (homme) et « explaining» (explication).
« Manterrupting » : C’est le fait, pour un homme, d’interrompre, sans vraiment de justification, une femme qui est en train de s’exprimer. Manterrupting est un néologisme formé de la contraction de « man » (« homme ») et « interrupting » (« interruption »). Le phénomène est particulièrement saillant lorsque l’on compare le nombre d’interruptions que subit une femme par rapport aux hommes qui participent à la même conversation.
« Manspreading » En 2014, une campagne lancée dans le métro new-yorkais avait déjà popularisé le « manspreading » (de « to spread », écarter), comportement masculin consistant à s’asseoir en écartant excessivement les jambes, ou plus généralement, à prendre trop de place dans les transports.
« Bropropriating » : On parle de « bropropriating » quand un homme s’approprie l’idée ou les idées d’une femme. Cette attitude n’est pas toujours consciente mais reste très fréquente, surtout au travail. C'est une contraction entre « bro » (l’équivalent de « mec » en anglais) et « appropriating » (« appropriation »)
INTERSECTIONNALITÉ ou consubstantialité des rapports sociaux : l'intersectionnalité est un terme issu du Droit. Elle est devenue un terme sociologique à la naissance du mouvement Queer. L'intersectionnalité (de l'anglais intersectionality) ou intersectionnalisme est une notion employée en sociologie et en réflexion politique, qui désigne la situation de personnes subissant simultanément plusieurs formes de stratification, domination ou de discrimination dans une société.
"Comme en géométrie, ça parle de trajectoires qui se croisent et de zones de recoupement. Mais en France «l’intersectionnalité» est une notion avant tout utilisée par les sociologues. Le concept est à première vue simple: montrer que la domination est plurielle et tenter de mesurer l’impact de discriminations multiples - de sexe, de classe, de race surtout, mais aussi de handicap ou d’orientation sexuelle - qui se croisent, parfois se renforcent, mais pas toujours.
On sait les discriminations dont les femmes sont victimes. On étudie celles qui visent les Français d’origine algérienne. Ou les homosexuels. Mais quelle est la situation spécifique des femmes migrantes ou celle des hommes d’origine algérienne homosexuels? Peu connue du grand public, «l’intersectionnalité» fait aujourd’hui l’objet de multiples colloques universitaires et vient nourrir à nouveau les débats militants." (Libération)
LES COURANTS DU FÉMINISMES: http://www.rgfcn.org/que-faisons-nous/courants-feminisme/les-courants-du-feminisme
On parle souvent des vagues du féminisme. Cette image est utile pour montrer l'émergence de nouveaux mouvements, mais elle est trompeuse aussi : elle laisse penser qu'une vague en remplace une autre, alors que les divers courants du féminisme continuent à coexister.
La première vague est celle qui occupe la première moitié du vingtième siècle en Occident: elle est caractérisée par le combat pour les droits des femmes. Elle est souvent assimilée aux féministes égalitaristes, mais il est important de savoir qu'il existe déjà à cette époque des féministes révolutionnaires. Il faut aussi noter que le féminisme égalitariste n'a pas disparu avec l'apparition de nouvelles vagues, mais qu'il est toujours actif.
La deuxième vague s'élève au début des années 1960. Après une vingtaine d'années moins actives sur le plan du féminisme. elle apporte un bouillonnement intense. Elle est souvent assimilée au féminisme radical, mais elle est bien plus large : les féministes noires américaines s'imposent avec leur activisme et leur nouvelle vision et, un peu partout dans le monde, les féminismes anti-coloniaux commencent à mener leurs propres luttes.
La troisième vague s'élève dans les années 1990 comme celle de la diversité des féminismes : elle apporte des visions multiples des conditions des femmes et du féminisme. Elle a été assimilée à une génération de jeunes; il est vrai que beaucoup de jeunes ont pu y trouver leur place comme féministes mais, outre qu'elle ne rassemble pas toutes les jeunes féministes, elle n'est pas qu'une affaire de génération et elle est là pour durer, à côté des autres vagues toujours vivantes.
Féminisme égalitaire ou libéral (1ère vague)
C'est le courant qui s'élève au début des années 1900 contre l'inégalité des sexes et la discrimination des femmes. Sesgrandes conquêtes seront le droit de vote et l'accès à l'éducation pour les femmes. Il remet en question la place traditionnelle des femmes et les contraintes que la société leur impose , conquiert des espaces de travail, fait ses marques en différents domaines : syndicalisme, littérature, histoire, tout en favorisant l'accès des femmes à tous les lieux dont elles sont écartées.
C'est un courant qu'on appelle aussi féminisme libéral, parce qu'il est issu de la démocratie libérale occidentale; on le dit réformiste, car il vise à améliorer le système social en faisant aux femmes la place qui leur revient de droit, et ne s'attaque pas à ce système social.
Ce courant est toujours actuel : il veut améliorer les conditions de vie des femmes, assurer leur égalité avec les hommes, favoriser leur accès aux postes de pouvoir dans le monde politique et économique tel qu'il est. Il négocie l'équité salariale, la conciliation travail-famille-études, revendique les garderies, les congés parentaux.
Féminisme de la différence ou essentialiste
Se situant plutôt dans la culture que dans la politique, ce courant féministe affirme une identité différente pour les femmes. Ce n'est pas tant la position sociale qui est considérée par ce courant, mais une différence sexuelle qui détermine des valeurs, un autre rapport au corps. Il valorise la maternité, biologique ou symbolique, comme porteuse de pouvoir pour les femmes.
On l'appelle aussi féminisme essentialiste, parce qu'il affirme une essence féminine. Il met au centre de son analyse l'expérience féminine plutôt que la construction sociale des genres. Il réclame l'égalité dans la différence.
Il se déploie surtout dans les domaines spirituel, artistique et littéraire ou même psychanalytique. Présent depuis le début du vingtième siècle, il se manifeste sous différentes formes, même s'il est maintenant marginal : écriture de femme, mouvement des sorcières, revalorisation de la maternité comme destin de la femme.
Féminisme anarchiste ou anarcha-féminisme
C'est un courant qui n'a jamais pris beaucoup d'ampleur à lui seul, mais qui a traversé le siècle dernier, dans le mouvement anarchiste d'abord, puis de façon autonome dans des groupes anarcha-féministes ou féministes libertaires; il inspire de nombreuses militantes à travers d'autres courants féministes. Sa caractéristique est le refus des hiérarchies et de toute oppression, pas seulement de l'oppression patriarcale; il porte le projet de construire des formes d'organisation autogérées, pour limiter les possibilités de prise de pouvoir ou de domination.
Féminisme radical (2e vague) - Féminisme matérialiste - Féminisme lesbien
Bien qu'on puisse identifier certaines féministes radicales avant 1960, c'est vraiment après cette date que le féminisme radical se développe. Plutôt que d'inégalité ou de discrimination, il parle d'oppression des femmes. Il se dit radical parce qu'il va à la racine du problème : il utilise le concept de patriarcat pour désigner le système par lequel les hommes dominent les femmes, autant dans la vie privée que publique.
Le féminisme radical affirme que la violence contre les femmes est le principal moyen utilisé par le patriarcat pour les contrôler. De là naissent les groupes de lutte contre la violence ainsi que le mouvement de santé des femmes. Ce féminisme affirme que « le privé est politique », c'est-à-dire que l'assignation des femmes au foyer, à la sphère privée, n'est pas naturelle mais qu'elle vient du pouvoir politique que les hommes exercent sur les femmes. Par conséquent, désobéir, changer l'ordre des choses à la maison devient aussi un geste politique qui a des répercussions sur l'ensemble de la société. Combattre la violence conjugale est une lutte politique. À l'intérieur de ce courant, inspiré par le marxisme et en rupture avec le système socio-économique, le féminisme matérialiste montre le mécanisme de division sexuelle du travail : aux hommes le travail de production, aux femmes le travail de reproduction. Alors que le travail de production est rémunéré, le travail de reproduction (mise au monde des enfants, entretien du logis, soin des personnes) est non payé : c'est le travail invisible des femmes. Le capitalisme et le patriarcat se conjuguent pour exploiter les femmes.
C'est aussi au sein du courant radical que se développe le féminisme lesbien, qui dénonce l'hétérosexisme, c'est-à-dire l'obligation patriarcale d'exercer la sexualité avec quelqu'un de l'autre sexe.
Féminisme Black ou de couleur : Féminismes post-coloniaux / Féminisme décolonial
On l'appelle aussi féminisme afro-américain. C'est un courant révolutionnaire (par opposition à réformiste), qui s'est déployé à partir d'une pratique très concrète des femmes noires américaines dès les années 1970 : celles-ci ne trouvaient pas leur compte dans le mouvement féministe blanc, où elles étaient sans cesse marginalisées et exclues de la définition des enjeux collectifs. De plus, en tant que noires, elles étaient aussi renvoyées par le racisme de la société à une classe sociale inférieure. Elles ne pouvaient pas choisir entre leur condition de femme, leur condition de couleur, ou leur pauvreté pour décrire leur situation et pour déterminer leurs luttes : il fallait tout prendre. Elles ont ainsi conscientisé la jonction du sexe, de la race et de la classe sociale comme créant une situation spécifique d'oppression, et même celle de l'orientation sexuelle, amenée par les lesbiennes noires. Ici, racisme, patriarcat, capitalisme et hétérosexisme apparaissent comme des systèmes d'oppression liés ensemble.Le féminisme Black s'est développé hors du féminisme blanc occidental, et même contre lui, par son exigence de prise en compte des oppressions multiples. Dès les débuts, il s'est associé aux féminismes autochtone, latina, musulman, et autres, parfois aussi appelés féminismes de couleur.
Des femmes autochtones des Amériques, des latino-américaines, des latinas et des chicanas, des femmes en Asie, en Afrique subsaharienne et en pays arabes, développent leurs propres féminismes, certaines depuis quelques dizaines d'années, d'autres beaucoup plus récemment. Ces groupes ont en commun de vivre ou d'avoir vécu une colonisation par l'Occident. Leurs féminismes mettent en évidence l'oppression coloniale et sa jonction avec les systèmes patriarcal et capitaliste.
Ces femmes développent des analyses et des luttes ancrées dans leurs propres réalités, en s'autonomisant face au féminisme occidental qui, centré sur lui-même, a souvent des tendances hégémoniques et colonialistes à l'égard des autres femmes. Elles articulent par exemple une théorie du bien-vivre qui propose un tout autre modèle de vie en société que celui de la croissance économique et du développement capitaliste.
Le courant du féminisme décolonial se nomme ainsi pour se distinguer d'une analyse post-coloniale faite par des occidentales, qui sont critiques du système colonial, mais qui sont situées à l'intérieur du système colonisateur.
Féminisme intersectionnel
Il naît du féminisme de couleur qui met en évidence la jonction des oppressions, mais depuis les années 90 il se déploie en débordant largement son origine et en influençant le féminisme blanc. Pour ce courant, il faut tenir compte du croisement des diverses oppressions pour comprendre la situation des femmes. Il montre que les systèmes d'oppression conjugués entraînent des contraintes significatives pour les personnes : être de couleur dans une société blanche, ET pauvre dans une société de consommation, ET handicapée dans une société de personnes valides, ET autochtone dans un territoire colonisé, voilà qui fait de la vie de tous les jours un parcours à obstacles multiples.
À l'inverse, ne pas connaître ces contraintes est un privilège. Les privilèges sont issus de la position sociale et ils sont source de pouvoir, d'aisance, d'accès à de multiples possibilités; ils introduisent des inégalités entre les personnes, y compris entre les femmes elles-mêmes. Pour que toutes les femmes deviennent libres, il faut tenir compte des oppressions multiples, prendre conscience des privilèges attachés à notre position et être plus attentives aux femmes les plus minorisées, celles qui ont moins de moyens pour se faire entendre. Le féminisme intersectionnel demande une grande solidarité entre toutes les femmes dans toutes leurs luttes pour la justice et la liberté.
Écoféminisme(s)
Il apparaît dans les années 1980, quand les préoccupations environnementales commencent à devenir plus fortes en raison de l'exploitation des ressources naturelles et des premières catastrophes écologiques d'envergure. Il s'est d'abord déployé en rapport avec les pays du Sud, où les femmes sont directement concernées dans leurs conditions de vie par la détérioration de l'environnement, notamment par les sécheresses et le déboisement qui affectent leur approvisionnement quotidien et leurs pratiques agricoles.
Il est aujourd'hui un courant encore insuffisamment articulé, mais qui se taille de plus en plus de place dans les analyses et pratiques féministes. D'une part, la crise écologique s'impose comme une donnée majeure de l'analyse sociale pour la critique féministe. D'autre part, les groupes féministes qui agissent en alliance avec les peuples autochtones ne peuvent que prendre conscience de la menace que représente, pour leurs territoires et leurs modes de vie, le développement des mines et des énergies pétrolières et hydro-électriques.
Féminisme post-moderne (3e vague) : Féminisme queer / Transféminisme
Il naît au tournant des années 1990, en forte réaction critique aux courants égalitaire et radical, dont il hérite toutefois des gains. Il réfute l'unité du mouvement des femmes et fait valoir la diversité des situations : l'acceptation des différences est centrale. Il insiste sur les résistances et les marges de liberté pour renverser les systèmes inégalitaires. Plus particulièrement, le courant du féminisme queer affirme que les catégories de sexe et de genre sont des constructions sociales, et que leur division binaire (homme-femme, masculin-féminin) est contraignante et limite les possibilités d'identité et d'orientation sexuelle. Il veut donc déconstruire ces catégories pour que les personnes puissent choisir leur identité, une identité qui n'a pas à être fixée mais qui peut être changeante et que les autres doivent respecter. Son champ de bataille est plus celui de la culture et de l'expression de l'identité que celui de la politique et des structures sociales.
Le transféminisme est la convergence du féminisme post-moderne et des luttes trans. Il dénonce l'hétéronormativité comme source de l'oppression des personnes trans et il utilise des outils théoriques et politiques féministes pour lutter contre l'ensemble des systèmes d'oppression. Son but est la reconnaissance des transidentités et de la pluralité des identités de sexe et de genre.