Le désastre écologique de l’occupation israélienne en Palestine et la question de l’eau

Compte rendu de la conférence - Par Monique Chaibi
En Juillet 2015 Pascal Durand a fait partie d'une mission parlementaire en Palestine. Depuis il parcourt la France afin de rendre compte de ce qu'il y a constaté. Vendredi 20 Novembre, l'AFPS 34 le recevait à Montpellier.

La soirée a débuté par la lecture d'un Communiqué du collectif Palestine National sur les récents attentats qui ont ensanglanté Paris, mais aussi le Liban.
Pascal a enchaîné sur le sujet en précisant que c'est dans les périodes de crises qu'il faut donner un sens au mot "solidarité", qu'il ne faut pas oublier les autres pays aux mains de Daesh et notamment que "montrer du doigt les réfugiés au lieu de leur tendre la main est une honte absolue".
Plus de démocratie est préférable à une logique guerrière et la surenchère de la violence n'a jamais de fin.
Le prétexte de Loi du Talion dont use Israël vis à vis de la Palestine en est un exemple. Cette prétendue loi dont les gouvernements successifs se sont servis et se servent aujourd'hui pour se protéger est intolérable tout comme notre silence complice.
Lorsque Poutine a envahi l'Ukraine, il aura suffi d'un mois pour qu'un embargo contre la Russie soit décidé. Cela fait 67 ans que les palestiniens souffrent de privations de biens et de liberté. Il y a des droits internationaux qu'Israël viole en permanence et quand il y a des condamnations, elles restent sans suite.
Les produits d'Israël ne devraient pas bénéficier d'un accord avec l'Europe car ils sont cultivés et récoltés de manière illégale. L'Union européenne vient de faire un pas en avant en exigeant l'étiquetage obligatoire de ces produits venant des colonies. C'est une vraie avancée mais elle ne suffit pas.
Un des pires problèmes est la répartition de l'eau. Or, à Gaza, seuls 10% de l'eau est potable et la guerre de l'an dernier a aggravé le problème à cause des bombardements qui ont détruit les infrastructures . A cause du manque d'eau, la situation sanitaire de la bande de Gaza est catastrophique, de graves maladies et une forte mortalité découlent de ce problème.
En Cisjordanie, les villages au pied des colonies se voient attribuer de l'eau avec parcimonie (et 6 à 7 fois le prix normal). Parfois le rapport en eau entre un village palestinien et une colonie est de 1 à 17 ! Il suffit de voyager dans la vallée du Jourdain pour constater, à droite de la route un désert et à gauche, des palmeraies et des serres à perte de vue.
Creuser un puits est interdit, les citernes ou les réserves des palestiniens sont régulièrement polluées ou empoisonnées volontairement, les raccords de tuyaux impossibles, les stations d'épuration refusées. Par contre, rejeter du haut des colonies ses eaux usées chez les palestiniens est une pratique courante pour un colon.
Mais le problème de l'eau risque de concerner également les israéliens à plus ou moins long terme. A force de la puiser et de la gaspiller, l'eau finit par manquer chez eux aussi. La terre est aride, l'eau du Jourdain s'épuise et à force de forer profond et en bord de littoral l'eau est saumâtre et saline. L'eau salée de la Mer Morte s'échappe de dolines (crevasses) et envahit les terres avoisinantes rendant celles-ci impropres à la culture.
Pascal se bat et continuera à se battre, ainsi que José, pour la Palestine et l'accès à l'eau. Il ne désespère pas de convaincre d'autres parlementaires, de tous bords, émus par le quotidien des enfants. Car, priver un enfant d'une chose aussi essentielle que l'eau est inhumain.