Engagez-vous !

Je voulais remercier toutes celles et tous ceux qui m’ont apporté leur confiance dimanche dernier et aussi tous les amis qui ont rendu possible cette formidable expérience citoyenne. Nous avons fait la démonstration de notre engagement et nous allons continuer dès demain ! Et maintenant ?

« Indignez-vous ! »

C’est souvent par ce sentiment que naît l’engagement politique. Tous les jours, confrontés à des situations révoltantes, à un état du monde où l’action de chacun peut paraître inutile ou trop faible pour altérer le cours des choses, nombreux sont ceux qui baissent les bras et laissent le quotidien les submerger en attendant que « ça pète, une bonne fois pour toute ! » Seulement voilà, ça pète et rien ne se passe car sans nous, les évènements ne sont rien. Sans nous, l’histoire ne s’écrit pas. Face à l’incurie du gouvernement qui applique les recettes dépassées du libéralisme des années 20 après avoir reproché à la gauche socialiste son arrière garde, la situation sociale est figée. 4 millions de chômeurs en France, 8 millions de pauvres et le gouvernement continue à regarder ailleurs, à inventer des « problèmes » pour ne pas avoir à révéler son impuissance. Une crise climatique sans précédent qui a besoin d’un accident dont la gravité dépasse l’entendement humain pour commencer à envisager une alternative.

Responsables ?

Oui, mais pas coupables … Les deux grands partis qui dominent le débat politique français depuis 30 ans sont tout simplement incapables de penser cette alternative. Le logiciel avec lequel ils regardent le monde est périmé. Face aux problèmes qu’on leur soumet, il ne produit que des bugs. À la question du chômage et de la pauvreté, ils répondent par la politique sécuritaire, la casse des services sociaux, ou l’affichage d’une régulation du capitalisme totalement inefficace. À celle du réchauffement climatique et de la pollution ils répondent par le nucléaire… Face au rejet de ces deux partis, l’échiquier s’est polarisé sur ceux qui font le constat de l’urgence et ne veulent pas attendre 30 ans de plus pour y répondre. D’un côté les tenants du « faisons tout péter » qui jouent avec le nationalisme dont on sait qu’il a produit il y a 60 ans le plus grand séisme humain de tous les temps. De l’autre, ceux qui portent un nouveau projet, en cours de construction et jamais expérimenté à grande échelle, celui de l’Écologie politique. D’un côté, une forme de désabusement, de renoncement à changer les choses « puisque qu’on ne peut rien faire ». De l’autre, un espoir qui repose sur un constat simple : la somme des nos petites actions individuelles peut changer le cours des choses à condition qu’elles soient pensées collectivement. Et si la révolution avait déjà commencé ? La prochaine révolution passera-t-elle par une insurrection populaire ? N’a-t-elle pas déjà commencé sans que personne n’y prenne garde ? Cette révolution des consciences passe par un changement des comportements et une appropriation des enjeux de l’écologie. Elle nous conduit à agir consciemment et non à la mode de Monsieur Jourdain « sans y prendre garde ». Aujourd’hui, il nous faut passer de la conscience aux actes. Cette campagne électorale nous a conduit à rencontrer de très nombreuses personnes. En l’espace de 2 mois, sur un canton de la Ville de Montpellier, elle a démontré que l’écologie politique était capable de faire face au renoncement nationaliste . Elle a su convaincre des personnes démobilisées de se rendre aux urnes pour clamer leur espoir, leur envie. Elle a surtout fait la démonstration qu’un groupe de citoyens, réunis par le simple désir de porter le projet de l’écologie était capable de bousculer l’ordre établi et d’engager un dynamique d’avenir pour conduire les politiques locales.

Le changement est à porté de main, donnons-nous en les moyens.

Alors paraphrasons le mot de Stéphane Hessel qui ouvrait cette lettre :

Engagez-vous !

Nicolas Dubourg Secrétaire d’Europe Écologie Montpellier