Repenser la toile comme outil égalitaire

Par Laurent Fabre

La puissance d'internet sur la culture et la diffusion d'une pensée dominante sont si fortes qu'on ne peut concevoir un monde égalitaire sans égalité dans le numérique.Dès lors, il faut lutter contre la masculinisation des métiers de l’informatique et s'assurer que les données avec lesquelles l’IA apprend soient égalitaires.
Numérique et féminisme
L’informatique, le numérique sont des domaines où les femmes n’ont pas suffisamment de place.
Le manque de femmes dans cette branche est préjudiciable à notre société. Trop peu d’entre elles sont présentes dans cet univers qui, du fait de leur absence, est devenu sexiste.
Les hommes se sont accaparés les technologies de l’informatique et le pouvoir qui en découle. Pouvoir de comprendre, de contrôler et pouvoir d’influencer, de diffuser, d’instiller une pensée et des normes.
Si des femmes ont su trouver leur place en tant qu’influenceuses, trop peu d’entre elles s’aventurent sur des domaines dit masculins (voir l’excellente chaîne youtube du Labo d’Hielox sur les imprimantes 3D). Beaucoup d’influenceuses se contentent de véhiculer une image de la femme conforme à la pensée dominante. Elle sont sûres que dans ce domaine elles ne subiront pas les attaques sexistes qu’elles peuvent subir dans les spécialités que les hommes se réservent.
Tout le monde connaît le sexisme qui règne dans le monde du jeu vidéo ainsi que sur les forums de joueurs.
Ce qui arrive aujourd’hui, via les technologies de l’information et de la communication, c’est que le genre masculin continue de modeler la société à sa pensée et qu’il impose sa vision. Le genre féminin peine à trouver sa place dans un univers qui ne fait rien pour lui faciliter l’accès. C’est un cercle vicieux qui s’est mis en place. Plus la présence d’un genre est forte dans un domaine, plus la probabilité que l’autre genre en soit exclu est forte. Cela se décuple dans le numérique : un vecteur de communication planétaire important qui regroupe facilement des communautés de centaine de milliers d’utilisateurs, d’utilisatrices ?
Il faut tout faire pour inverser cette tendance. Pour cela nous devons aller plus loin que la création de personnage imaginaire comme l’est Lizbeth Salander. Il faut d’autres modèles féminins plus conventionnels et réels. Il faut faciliter et inciter l’apparition de ces figures. Nous ne pouvons pas nous contenter d’une société qui ne produit que des Bill Gates, des Mark Zuckerberg et des Steve Job.