La gare Sud de France est un scandale monumental et Philippe Saurel en est pleinement responsable

Le 23 mars 2009, Philippe Saurel a pris position, avec Georges Frêche et Jean-Pierre Moure, en faveur de la construction d'une nouvelle gare sur le site de la Mogère. En juin 2014, élu maire de Montpellier, il pouvait arrêter ce projet et éviter les dépenses. Par deux fois, Philippe Saurel a failli. 10 ans plus tard, les Montpelliérains découvrent les conséquences concrètes désastreuses de cette décision inepte. Avec eux, les Français sont désormais informés de la monumentale gabegie d'argent public que représente la gare Sud de France. Une gare inutile à 142 millions d'euros. Payée avec l'argent des contribuables. Mais pire, une gare que nous allons tous payer une seconde fois, à cause du déficit d’exploitation annuel qu’elle va générer. 10 ans après, chacun doit assumer sa part de responsabilité dans ce gigantesque fiasco. Celle de Philippe Saurel est écrasante et entière. Dans le reportage diffusé sur M6 ce dimanche 21 avril dans l'émission 66 minutes, Philippe Saurel a tenu des propos qui méritent d'être mis en perspective. Question du journaliste : - "Pour vous, l'aboutissement c'est de réussir à faire un nouveau quartier autour de la gare pour la justifier ?" Réponse de Philippe Saurel : - "Pas seulement pour la justifier, mais aussi pour la justifier." En préambule du Conseil d'Agglomération en date du 13 juin 2014, le même Philippe Saurel, alors nouvellement élu Maire de Montpellier, affirmait déjà : - "Le quartier Oz justifie la gare. Je répète : le quartier Oz justifie la gare." (Rappelons que "Oz" était le nom précédent de l'actuel quartier Cambacérès). Ces propos montrent le lien complet entre le choix de faire cette gare inutile, et la volonté de créer un nouveau quartier. La gare pour justifier un nouveau quartier, un nouveau quartier pour justifier la gare... Ce projet n’est pas un projet pour améliorer les transports des montpelliérains, mais pour améliorer les affaires des promoteurs immobiliers. Et Philippe Saurel défend ce projet depuis son origine. Philippe Saurel se garde bien d'avancer l'argument de la saturation de la gare Saint-Roch. Car il sait bien que cette prétendue saturation est un mensonge éhonté. Maintenant que les trains de marchandises peuvent circuler sur le contournement de Nîmes et Montpellier (CNM), les 6 quais de la gare centrale sont parfaitement en capacité d'accueillir des trains supplémentaires. Il n’y a donc absolument pas besoin d’envoyer des TGV à la gare Sud de France pour accueillir plus de TER en gare Saint-Roch, y compris aux heures de pointe.

Les réelles motivations de cette gare n'ont rien à voir avec les vrais besoins de transports des Montpelliérains. Le vrai but est simple : rendre constructible les dernières terres agricoles de Montpellier et permettre une urbanisation effrénée vers la mer. Au bénéfice des lobbies du bitume et du béton qui vampirisent l'économie locale depuis des décennies. Le choix du site de la Mogère pour accueillir cette nouvelle gare en est une démonstration éloquente. Comment ce choix a-t-il été fait ? En 2009, lors du débat public sur la Ligne Nouvelle Montpellier Perpignan (LNMP), RFF avait proposé deux sites possibles : celui de la Mogère (sans connexion avec la ligne TER) et celui de la Castelle à Saint-Jean-de-Védas (en connexion avec la ligne TER). Or, par une délibération en date du 23 mars 2009, l'Agglomération de Montpellier, alors présidée par Georges Frêche, a pesé de tout de son poids pour imposer le site de la Mogère. En dépit des arguments de la SNCF qui était favorable au site de la Castelle pour d’évidentes raisons d’accès et de correspondance avec le réseau des TER. Cette délibération du 23 mars 2009 est décisive. Elle marque officiellement LA prise de position explicite de l'Agglomération de Montpellier en faveur de cette gare nouvelle, conçue comme le cheval de Troie d'une urbanisation à marche forcée vers la mer. Philippe Saurel était alors.... adjoint au projet urbain de la ville de Montpellier ! Après avoir été adjoint en charge de l’urbanisme depuis 2005. Comme Jean-Pierre Moure, Philippe Saurel a défendu et voté cette délibération du 23 mars 2009. Il lui revient d'assumer cette responsabilité historique. Plus grave. Philippe Saurel, nouvellement élu Maire de Montpellier en 2014, aurait pu tout arrêter, suspendre le projet de cette nouvelle gare qui n'avait pas encore fait l'objet d'une enquête publique ; celle-ci ayant été organisée fin 2014. Il en avait la possibilité concrète et la légitimité politique. Il avait même fait campagne en 2014 contre cette gare! Mais il s’est dédit, et n'en a rien fait. Pire. Il a prétendu publiquement, lors de la séance du Conseil d'Agglomération du 13 juin 2014, ne pas pouvoir reculer au risque de faire subir des pénalités de 2 milliards d'euros à la collectivité. Ce qui est totalement faux et ridicule, bien sûr. Le montant de ces pénalités éventuelles étaient estimées à une dizaine de millions environ. Juste 200 fois moins ... et beaucoup moins que le gouffre financier dans lequel il nous a tous engagés ensuite. Ce gigantesque enfumage n'avait qu'un but : poursuivre à tout prix le projet de la nouvelle gare pour justifier l'urbanisation du quartier Oz rebaptisé depuis Cambacérès. Un quartier dont Saurel a changé le nom, mais pas la substance. Une zone de plus de 80 hectares de terres agricoles censée désormais accueillir, en plus de 4 000 logements entre les deux autoroutes, un nouveau stade de foot et un nouveau palais des sports. N'en jetez plus ! ————————————-

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